La cigarette électronique soulève de nombreuses questions sur ses impacts sanitaires. Entre idées reçues et réalités scientifiques, démêlons le vrai du faux sur cet outil controversé de sevrage tabagique. Voici 5 mythes courants sur la vape et ce qu’en dit vraiment la science.
Mythe n°1 : La vape est aussi dangereuse que la cigarette classique
C’est l’une des croyances les plus répandues, mais elle est fausse. De nombreuses études scientifiques ont démontré que le vapotage est nettement moins nocif que le tabagisme. L’Agence de santé publique anglaise estime même que la cigarette électronique est 95% moins dangereuse que le tabac classique.
Contrairement à la cigarette, la vape ne produit pas de combustion. Elle ne génère donc pas les milliers de substances toxiques présentes dans la fumée de tabac comme le goudron ou le monoxyde de carbone. Les e-liquides contiennent principalement du propylène glycol, de la glycérine végétale et des arômes alimentaires.
Néanmoins, le vapotage n’est pas totalement inoffensif. Il peut provoquer une irritation des voies respiratoires à court terme. Ses effets à long terme restent à étudier sur le plan pulmonaire notamment.
Mythe n°2 : La vape est une porte d’entrée vers le tabagisme chez les jeunes
Cette idée reçue inquiète beaucoup les parents, mais les données scientifiques ne la confirment pas. Au contraire, les études montrent que :
- La grande majorité des vapoteurs sont d’anciens fumeurs
- Très peu de non-fumeurs se mettent à vapoter régulièrement
- Le taux de tabagisme chez les jeunes continue de baisser malgré l’essor de la vape
En France, seuls 1,9% des 17 ans vapotent quotidiennement d’après l’enquête Escapad 2017. Le risque de passage au tabac semble donc limité. Néanmoins, la vente de cigarettes électroniques reste interdite aux mineurs.
Mythe n°3 : Les e-liquides contiennent des produits chimiques dangereux

Les e-liquides sont composés à 95% de propylène glycol et de glycérine végétale, deux additifs alimentaires courants. Le reste comprend des arômes alimentaires et éventuellement de la nicotine.
Contrairement aux idées reçues, les e-liquides ne contiennent pas :
- De formaldéhyde
- D’acétone
- D’ammoniac
- De métaux lourds
Ces substances toxiques peuvent se former en infimes quantités lors du chauffage, mais à des niveaux bien inférieurs à ceux de la cigarette. Les e-liquides sont strictement encadrés par la réglementation européenne qui impose des contrôles qualité.
Mythe n°4 : La vape ne permet pas d’arrêter de fumer

De nombreuses études scientifiques ont au contraire démontré l’efficacité de la cigarette électronique pour le sevrage tabagique. Une méta-analyse publiée dans le Cochrane Database en 2021 conclut que la vape est 70% plus efficace que les substituts nicotiniques classiques pour arrêter de fumer.
En France, une étude de Santé Publique France a montré que le vapotage était le premier outil utilisé par les fumeurs pour arrêter, devant les patchs et les gommes à la nicotine. Près d’un million de Français auraient réussi à stopper le tabac grâce à la vape.
Néanmoins, son efficacité dépend de plusieurs facteurs comme le type de matériel utilisé, le dosage en nicotine ou l’accompagnement par un professionnel de santé.
Mythe n°5 : Le vapotage passif est dangereux pour l’entourage
Contrairement à la fumée de cigarette, la vapeur exhalée par les vapoteurs ne contient pas de substances cancérigènes ni de particules fines nocives. Elle se dissipe très rapidement dans l’air ambiant.
Plusieurs études scientifiques ont analysé la composition de l’air expiré par les vapoteurs :
- Aucune trace de nicotine n’a été détectée dans l’air ambiant
- Les niveaux de propylène glycol et de glycérine sont négligeables
- Aucun risque n’a été identifié pour l’entourage
Le vapotage passif ne présente donc pas de danger avéré pour les non-vapoteurs à proximité, contrairement au tabagisme passif qui tue 1 100 personnes par an en France.
En conclusion, si la cigarette électronique n’est pas totalement inoffensive, elle représente une alternative bien moins nocive que le tabac pour les fumeurs. Son efficacité pour le sevrage tabagique en fait un outil précieux de santé publique, à condition de l’utiliser de façon encadrée.